Le jardin éphémère, projet phare de Month®ey la voie, est une installation regroupant quelque 800 plantes qui a pour vocation de sensibiliser la population à l’importance de la nature en milieu urbain.

Monthey montre la voie vers plus de durabilité

17.08.2021
7/8 | 2021

Cité de l’énergie depuis 2010, Monthey intègre la notion de durabilité dans ses pratiques quotidiennes. Le président de ville Stéphane Coppey détaille quelques actions concrètes et présente le nouveau projet participatif Month®ey la voie.

Stéphane Coppey, pouvez-vous nous parler du projet Month®ey la voie?

Stéphane Coppey: La ville de Monthey œuvre pour offrir un cadre de vie sain, agréable et durable à ses habitants. Dans ce contexte, elle a souhaité lancer un projet participatif qui a pour vocation d’essaimer des pratiques favorables à l’environnement et à la biodiversité dans ses rues mais également auprès de ses habitants et dans les pratiques des services de la ville. Pour le mettre sur pied, nous avons pu compter sur le conseil de la Fondation pour le développement durable des régions de montagnes (FDDM).

Quels sont ces projets? Et comment se poursuivra Month®ey la voie sur le long terme?

Stéphane Coppey: Plusieurs projets ont déjà vu le jour sous l’appellation Month®ey la voie, qui est destinée à perdurer ces prochaines années, à l’image d’un label de qualité. Au printemps, une pelouse publique du centre-ville a été transformée en prairie fleurie, avec le concours de jeunes étudiants de la ville. Les collaborateurs en charge des espaces publics ont par ailleurs suivi une formation relative à cette pratique. Des enfants ont fabriqué un hôtel à abeilles sauvages et ont été sensibilisés à la problématique du manque d’habitats pour les insectes. Un atelier phytosanitaire a été offert aux propriétaires de jardins communaux par le canton et la ville. Et pour la première fois, nous avons organisé, en collaboration avec la commune voisine de Collombey-Muraz, un festival de la durabilité.

Avant l’hiver, nous prévoyons d’installer des nichoirs à martinet sur certains de nos bâtiments administratifs. Nous travaillons également sur un parcours fraîcheur destiné à combattre les îlots de chaleur qui est un enjeu majeur pour les villes. Des ateliers pour le service en charge de mettre à jour le règlement communal des constructions et des zones sont quant à eux prévus ainsi qu’un état des lieux des pratiques dans les parcs et jardins. Ces prochaines années, il est déjà prévu de rendre plusieurs de nos rues plus vertes et d’apporter une réelle plus-value à notre centre-ville tant en termes écologique que social.

Un projet particulièrement visuel a vu le jour sous les fenêtres du bâtiment de l’hôtel de ville. Il s’agit d’un jardin éphémère. Quel est le but de cette démarche?

Stéphane Coppey: En effet, le jardin éphémère est pour l’heure le projet phare de Month®ey la voie. Il regroupe quelque 800 plantes. Au-delà du fait qu’elle apporte une touche plaisante et rafraîchissante à une place très minérale, l’installation a pour vocation de sensibiliser la population à l’importance de la nature en ville, comme levier pour l’adaptation au changement climatique en milieu construit. Elle doit aussi permettre d’étudier le potentiel de développement sur le territoire communal et intégrer ces réflexions dans les futurs réaménagements en ville.

Comment ce territoire communal intègre-t-il les questions de mobilité?

Stéphane Coppey: La ville s’est dotée d’un plan directeur de mobilité qui fixe les lignes directrices de l’organisation de l’ensemble des déplacements dans la ville. Elle s’est notamment engagée dans une politique de développement des infrastructures pour les deux-roues qu’il s’agisse de bandes et pistes cyclables ou de places de stationnement couvertes.

L’aménagement du centre-ville prend le pli d’un centre-ville piétonnier et vert qui favorise les rencontres. La vitesse a diminué à 30 km/h, voire à 20 km/h dans les zones les plus passantes. Les parkings sont autant que possible centralisés afin de libérer les artères et favoriser les déplacements en mobilité douce ou à pied. Les habitants de la ville bénéficient en outre d’une offre de bus «agglo» intensifiée grâce à un système de bus à la demande.

Finalement, avec le nouveau tracé de la ligne ferroviaire de l’AOMC, nous prévoyons la création d’un hub de transport public à la gare CFF. Avec une grande place conviviale et quelques 110 trains quotidiens, cette zone modifiera profondément la mobilité en ville de Monthey.

Monthey est labellisée Cité de l’énergie depuis plusieurs années. Pourriez-vous nous présenter quelques éléments de la politique énergétique de la ville?

Stéphane Coppey: En 2016, la ville de Monthey a mis en place un plan directeur des énergies intégrant le concept de société à 2000 watts en 2100 et s’engage depuis à favoriser une consommation énergétique durable, économique et respectueuse de l’environnement.

Depuis 2017, sa production électrique est à 100% renouvelable et indigène grâce au projet H2O de production d’électricité via le turbinage de l’eau potable et aux centrales photovoltaïques installées sur les toitures des bâtiments communaux. Un accent est également mis sur les mesures d’économies d’énergie avec l’éclairage public intelligent et, depuis 2018, un programme de subventions incitatif pour la population. Enfin, une partie de la ville, dont notre piscine, est chauffée grâce au chauffage à distance. A cet effet, SATOM SA réalise actuellement le projet de l’Ecotube qui permettra de fournir de la vapeur pour le site chimique impliquant une forte baisse de la consommation de gaz et des émissions CO2.

Depuis quelques années, on remarque donc très clairement dans notre ville une dynamique qui vise à mettre l’environnement au centre des préoccupations et des décisions.

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