A Zuchwil, un passage sous voies pour les vélos et les piétonnes et piétons passe sous la ligne de chemin de fer et des routes et relie ainsi les quartiers.

La région de Soleure sur le chemin du paradis du vélo

15.09.2022
9 | 2022

Dans l’agglomération soleuroise, les cyclistes arrivent vite à destination. Sascha Attia, délégué vélo du canton, explique quels bons itinéraires à vélo sont nécessaires et quelle contribution les communes peuvent apporter.

Trois femmes à bicyclette passent devant Sascha Attia. Le délégué vélo du canton de Soleure se trouve au bord d’une voie cyclable près de Zuchwil (SO). Derrière lui, on entend le bruit de l’autoroute au-dessus de laquelle passe un pont pour les cyclistes. A côté de lui, un terre-plein avec des arbres, ensuite une route plus petite et derrière un bâtiment industriel. «C’est un bon exemple pour un chemin cyclable. Il est assez large pour pouvoir croiser et bien séparé de la route pour le trafic individuel motorisé», fait valoir Sascha Attia.

Il se penche et active le compteur sur le sol avec un aimant. Grâce à une app, il peut maintenant faire le décompte des vélos qui sont passés depuis le début des mesures mais aussi ce jour-là. Le compteur est quasiment imperceptible pour les cyclistes. Il s’agit d’une boucle d’induction qui est visible sur l’asphalte sous la forme d’une bande en treillis.

Ces mesures sont utiles pour la planification des voies cyclables prioritaires dans le canton. Celles-ci doivent permettre aux cyclistes de rouler de manière aussi sûre que possible d’un point A à un point B. Par exemple de Soleure à Subingen en passant par Zuchwil et Derendingen. «Commune Suisse» a accompagné Sascha Attia sur cet itinéraire déjà réalisé. D’autres sont planifiés.

Pistes larges et bien séparées

De Zuchwil, le tracé continue en direction de Derendingen. Au pont sur l’Emme, la piste cyclable devient plus étroite, nous devons freiner. «Cet endroit n’est pas idéal, mais nous ne pouvons pas élargir le pont. Nous devons nous adapter aux conditions du lieu.»

Sascha Attia sait ce que les cyclistes apprécient: des pistes larges, bien séparées du trafic automobile et poids lourds, si possible en ligne directe et avec une infrastructure homogène, afin de ne pas devoir trop freiner ou s’arrêter. Un savoir indispensable. «Nous devons planifier les voies cyclables là où les gens roulent à vélo, fait-il valoir. Les itinéraires doivent être compris de façon intuitive.» La meilleure infrastructure ne sert à rien si elle se trouve au mauvais endroit, car elle ne sera pas utilisée.

Le Canton de Soleure a la compétence de planifier et de réaliser des itinéraires cyclables prioritaires et principaux sur les routes communales. Une responsabilité qui incombe à Sascha Attia. Ces parcours relient plusieurs localités entre elles. Les itinéraires cyclables prioritaires sont conçus pour plus de 1000 vélos par jour, les itinéraires cyclables principaux pour plus de 500 vélos par jour. La planification s’appuie sur les déplacements des pendulaires: combien de personnes se rendent régulièrement de quel endroit à quel autre?

Les communes ont besoin d’une bonne planification du réseau

Les communes soleuroises restent compétentes pour le réseau cyclable communal. Celui-ci doit par exemple permettre de se rendre à vélo d’un quartier au centre de la localité pour effectuer des achats. «Les communes ont aussi besoin d’une bonne planification du réseau et d’une coordination, souligne Sascha Attia. Des projets isolés peuvent certes être utiles, mais uniquement s’ils sont planifiés en gardant à l’œil l’ensemble du tracé.» La collaboration entre les communes est centrale. «Les cyclistes se moquent des frontières communales et cantonales, précise-t-il. Ils ne comprennent pas qu’une voie cyclable s’arrête à la limite d’une commune ou d’un canton.»

«Les communes ont besoin d’une bonne planification du réseau. Des projets isolés peuvent certes être utiles, mais uniquement s’ils sont planifiés en gardant à l’œil l’ensemble du tracé.»

Sascha Attia, délégué vélo du canton de Soleure

Par le biais des projets d’agglomération, la Confédération encourage des mesures de circulation comme les itinéraires vélo. Dans l’agglomération soleuroise, une liaison cyclable est ainsi planifiée entre Granges et Soleure et elle figure dans la 4e génération des projets d’agglomération. «Les projets d’agglomération sont aujourd’hui institutionnalisés, relève Sascha Attia. Il est maintenant important de bien réfléchir afin de savoir quels projets sont réalisables et dans quel laps de temps. Pour cela, une bonne planification du réseau est nécessaire.»

Routes de quartier plutôt que pistes cyclables

Revenons à notre tour à vélo. De Derendingen, celui-ci conduit le long de l’Emme jusqu’à Luterbach et de là à nouveau à Soleure par Zuchwil. Dans cette localité, le tracé passe sous deux grandes routes et le chemin de fer, sans rencontrer d’obstacle. Sur la petite route, des pistes séparées sont marquées dans les deux sens pour les vélos et les piétons. C’est notamment en raison d’un tel projet que Zuchwil s’est hissée au deuxième rang des localités les plus favorables aux vélos de Suisse, juste derrière Berthoud (BE).

Pour Sascha Attia, une infrastructure aussi bien développée et personnalisée n’est toutefois pas toujours nécessaire. Parfois, il est plus sensé de déplacer l’itinéraire sur une route de quartier tranquille, plutôt que d’installer des pistes cyclables sur une route principale. «Les cyclistes ne roulent pas volontiers sur des routes principales très fréquentées. Ils se rabattent d’eux-mêmes sur des routes plus calmes.» La planification des itinéraires pour les cyclistes tient justement compte de ce comportement. «Le vélo ne nécessite que ponctuellement de nouvelles infrastructures. C’est pourquoi une bonne planification du réseau est importante.»

Nadja Sutter
Traduction: Marie-Jeanne Krill