Thomas Iten, président de la commune d’Ostermundigen, jette un regard rétrospectif sur une année 2022 mouvementée, dans un sens positif mais aussi négatif.

«Dès qu’il y a du stress, ce ne sont pas forcément les meilleures solutions qui se dégagent»

09.12.2022
12 | 2022

Thomas Iten préside la commune d’Ostermundigen. Personnellement, il estime que la numérisation devrait aller plus vite, mais il sait aussi que tous ne sont pas de cet avis.

Crise du coronavirus, crise ukrainienne, crise énergétique, les situations exceptionnelles semblent ne pas vouloir s’arrêter. Thomas Iten, l’année 2022 a-t-elle été plus difficile que d’habitude pour vous en tant que président de la commune d’Ostermundigen?

Thomas Iten: J’ai vécu l’année 2022 comme un parcours de montagnes russes. Au début de l’année, nous étions encore confrontés aux tests de masse et à la fermeture de classes. Et ensuite cette guerre terrible. Dans le même temps, des manifestations annulées pendant deux ans ont à nouveau pu avoir lieu en été. L’année a en tout cas été riche en émotions contradictoires.

Suite à l’attaque russe sur l’Ukraine, des dizaines de milliers d’Ukrainiens se sont réfugiés en Suisse, et donc dans les communes suisses. La Confédération et le canton ont-ils suffisamment soutenu les communes?

Au début, cela a pris du temps jusqu’à ce que «le moteur soit lancé». Maintenant, cela marche bien. Nous recevons par exemple une newsletter du canton avec toutes les informations importantes pour les communes.

En Suisse, l’énergie risque de se faire rare. Votre commune a-t-elle décidé de prendre des mesures d’économie?

Dans un bâtiment scolaire, nous avons équipé les radiateurs de capteurs intelligents afin que les salles de classe soient chauffées de manière optimale. Nous avons par ailleurs prévu des installations bicombustibles dans deux immeubles communaux, et un bâtiment sera raccordé plus rapidement que prévu à un réseau de chauffage à distance.

La pandémie pourrait reprendre et la crise ukrainienne s’aggraver. Avec quels sentiments envisagez-vous la nouvelle année?

Société, économie ou culture, nous devons tous appréhender ces thèmes avec le respect nécessaire. Comme l’expérience l’a montré, il est important de rester calme. Dès qu’il y a du stress et de la nervosité, ce ne sont pas forcément les meilleures solutions qui se dégagent.

De nombreuses administrations communales se plaignent d’un manque de personnel qualifié. Le ressentez-vous également à Ostermundigen?

La pénurie de personnel qualifié est un thème partout. Nous nous y sommes attaqués en introduisant un nouveau système salarial. Lorsqu’il est difficile de repourvoir un poste, nous pouvons nous adapter à la situation du marché grâce à un salaire plus élevé. L’entretien d’évaluation classique du personnel au moyen d’un formulaire avec des croix a été modernisé pour devenir un véritable dialogue.

Où se situe votre commune en matière d’administration numérique et d’eGouvernement?

Notre plus grand pas en matière de numérisation a eu lieu pendant la pandémie. Nous avons par ailleurs mis en place des projets de la Confédération et du canton, par exemple eDéménagement. Nous introduisons maintenant d’autres outils. Personnellement, j’aimerais que la numérisation aille plus vite. Mais on doit aussi tenir compte du fait que la moitié environ de nos collaborateurs et collaboratrices sont rarement en contact avec le «monde numérique» dans leur travail quotidien.

Si vous aviez un souhait à formuler dans votre fonction de président de commune, quel serait-il?

Nous devrions réfléchir à nos valeurs, davantage débattre des problèmes en commun autour d’une table et avoir le courage d’essayer quelque chose de neuf.

Fabio Pacozzi
ACS
Responsable communication
Traduction: Marie-Jeanne Krill