
Avec l’Euro 2025, Sion relève un défi de taille
En juillet, Sion accueillera le championnat européen de foot féminin parmi les sept villes hôtes du pays. Bien que cela implique une préparation colossale, la venue de cette compétition est une vitrine unique pour le chef-lieu valaisan qui verra affluer plusieurs milliers de personnes.
C’est le plus grand événement sportif jamais organisé en Suisse: cet été se déroule l’Euro de football féminin. Avec ses 38 000 habitants, Sion est la plus petite des villes hôtes. Depuis deux ans, la capitale valaisanne se prépare d’arrache-pied à l’accueil de la compétition internationale. Une vitrine exceptionnelle, comme le souligne son président Philippe Varone: «L’Euro est un coup de projecteur incroyable pour Sion et le Valais, c’est rare d’avoir autant d’attention médiatique, notamment étrangère. Il faut exploiter au maximum cette carte de visite.»
Pour héberger un tel événement, les tâches sont multiples: adaptation des infrastructures, accueil des visiteurs, animations, promotion touristique et du sport féminin. Blaise Crittin, chef du Service des sports de Sion, admet que c’est un défi pour une ville de la taille de Sion: «Nous faisons tout cela à côté des affaires courantes.» Un comité de pilotage d’une cinquantaine de personnes a été constitué, réunissant les différents acteurs: Ville, canton, FC Sion, Association valaisanne de football, sociétés spécialisées dans l’événementiel et la durabilité. «C’est un projet systémique, dit Blaise Crittin. Au niveau communal, chaque service est impliqué d’une manière ou d’une autre.»
Un stade remis à niveau pour l’occasion
Même si Sion est une «terre de foot» et a de l’expérience dans l’organisation de manifestations sportives, la commune a dû réaménager ses infrastructures afin de répondre aux exigences de l’UEFA. «Elles sont vieillissantes et avec nos 9000 places assises, nous n’avons pas les dimensions d’un stade comme celui de Bâle», explique le chef des Sports. Le stade de Tourbillon est par exemple en-dessous des standards en matière de puissance énergétique. Il a fallu renforcer le système de câblages, nécessaires aux 60 à 80 journalistes et photographes attendus par match. Une rangée supplémentaire de sièges a par ailleurs été créée. L’entrée principale a été modifiée afin d’améliorer l’accessibilité au stade. Des aménagements qui tombent à point nommé, Sion prévoyant de se doter d’un nouveau stade d’ici à 2029. «L’Euro est un élément qui contribue à renforcer notre crédibilité dans cette optique de modernisation de nos infrastructures», dit Philippe Varone.
Des adaptations liées à l’engouement croissant pour le foot féminin ont également été nécessaires. D’une part, des mesures pratiques, comme augmenter le nombre de WC en supprimant des urinoirs. D’autre part, des mesures destinées à promouvoir la relève. Le 4 mai s’est par exemple tenue la Journée du football féminin et depuis plusieurs mois des activités ont lieu dans tout le canton. Le but, explique Blaise Crittin, est d’augmenter le nombre de joueuses de 2000 à 3500 en Valais ainsi que le quota de femmes parmi les cadres.
Des investissements à la hauteur de l’événement
Pour la commune de Sion, le budget total se monte à 1,2 million: 500 000 francs servent directement à la gestion de la manifestation et les 700 000 restants sont des investissements logistiques pour l’aménagement du stade. Un montant important mais adéquat, selon Philippe Varone: «Il faut engager les moyens nécessaires pour concrétiser un tel événement. Si on le fait bien, les retombées ne seront que positives. C’est un investissement extraordinaire qui s’inscrit dans une vraie stratégie politique.»
«En termes d’image, cela nous permet de montrer ce qu’une petite ville est capable d’organiser.»
La commune espère profiter d’un impact positif pérenne à différents niveaux. Son président: «En termes d’image, cela nous permet de montrer ce qu’une petite ville est capable d’organiser. Sion cherche depuis longtemps à héberger une compétition sportive majeure. C’est aussi une opportunité unique de promouvoir le patrimoine sédunois et valaisan au-delà des frontières nationales. On s’attend à des retombées pour tous les acteurs du tourisme. Enfin, nous voulons montrer que le football est un facteur important d’inclusion, chez les garçons comme chez les filles.» Grâce à Madeleine Boll, première joueuse suisse licenciée, Sion peut se targuer d’être le berceau du football féminin national, voire mondial. L’icône a d’ailleurs inspiré la mascotte de l’Euro, «Maddli».
La population devrait jouer le jeu: les échos sont très positifs, selon Philippe Varone. «Les Sédunois sont fiers d’accueillir l’Euro, on se réjouit des jours de matches.» Rendez-vous les 3, 6 et 11 juillet.
Affluence inconnue, fête assurée
L’affluence est difficile à prévoir en raison de la période de vacances et de la situation périphérique de Sion. Mais aussi: «Le foot féminin attire un tout autre public que le foot masculin. C’est la beauté de cet Euro. Le public est plutôt familial et vient avant tout pour l’ambiance», dit Blaise Crittin. En lieu et place de fan zone, une promenade de la gare au stade ponctuée d’animations qui met en valeur le centre historique et les bars qui diffuseront les matches en terrasse. Le but est de recourir à l’économie locale: un concept à l’image et au bénéfice de la ville, résume le chef des Sports. Quelle que soit l’affluence, Sion encourage la mobilité douce: le billet d’entrée inclut les transports publics et davantage de places pour les vélos ont été aménagées.